A L’ABC, passage Darcy, Dijon, l’artiste chinoise Li Hezhi, récemment diplômée des Beaux Arts de Dijon, proposait « La 8ème nuit de la semaine », l’automne 2021.
Dans le hall, un rouleau de 10m de long, suspendu, ondule pour nous raconter le journal intime d’un chat… Celui-ci était le compagnon de Li Hezhi pendant le confinement, et il perdait ses poils! Elle les a récoltés! Et elle a écrit une petite histoire avec ce drôle de médium, en se mettant à la place de l’animal!
C’est sympa. Un petit côté peinture rupestre ou BD enfantine ou tapisserie et broderie naïves. C’est délicat. C’est gentiment poétique. Mais c’est quand même du travail de confinement, avec les moyens du bord! D’ailleurs, il me semble que, ce que j’ai pu voir du travail des artistes en général pendant ce fameux confinement, reste léger…Inventif, certes, mais sans force réellement créative. Il faut encore du recul. On verra.
Par contre, les dessins et gravures sur bois de Li Hezhi, qui occupent le reste de l’exposition, sont super intéressants. Elle dessine ses rêves. Réellement ses propres rêves! Au matin, souvent, elle s’en souvient et les couche sur papier (écriture ou croquis).
Au stylo aiguille, elle a construit des « îles isolées » sur de grands papiers blancs. Une île cerveau, une île montagne, une île paysage, une île ville. La vie y fourmille. De véritables ruches. Animaux, fleurs, vagues, villes, chemins, travaux des champs, mines, usines, montgolfière, arbres… Le tout, emmêlé, serpentant, mouvant, superposé… Mais étonnamment architecturé et harmonieux. Comme dans les rêves, les dimensions et proportions sont fantaisistes, les moments et actions sont simultanés. On s’y perd, mais ça tient!
La série de petits formats (gravures sur bois) est jubilatoire. De la tragédie à l’humour.
L’installation, dans une pièce noire, était fermée pour cause de panne. Très très dommage.
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